Le nouveau schéma d’axe fluvial Méditerranée-Rhône-Saône « Ôrizon 2035 » a pour ambition de dynamiser le transport fluvial de fret, d’optimiser la manutention entre les différents modes de transport, d’accélérer la décarbonation de la filière logistique et de favoriser la réindustrialisation du sud-est de la France.
La création de ce nouvel ensemble fluvio-maritime tiendra-t-elle ses promesses ? Quels débouchés pour cette liaison fluviale expresse ? Quel impact sur les coûts et les délais de transport ?
Centrimex, transitaire international basé à Marseille, revient sur les travaux menés sur l’axe Marseille → Toulon → Lyon de 2017 à aujourd’hui, sur les ambitions des parties prenantes et sur les impacts potentiels de ce nouvel itinéraire multimodal sur votre quotidien en tant qu’acteur de la supply chain.
Le transport fluvial, une solution d’avenir ?
Avec la hausse des prix du carburant et les enjeux climatiques, il devient essentiel de repenser notre chaîne logistique. La mise en place de nouveaux axes multimodaux reliant la mer, les fleuves et le réseau ferré devrait logiquement faciliter le report multimodal.
En 2020, force est de constater que les 60 bateaux et barges en circulation sur l’axe Rhône-Saône ont déjà permis de :
- Réduire l’empreinte environnementale du fret au niveau national en produisant jusqu’à 5x moins de CO2 que les autres modes de transport.
- Réduire les coûts de transport et améliorer la compétitivité en termes de prix par tonne transportée.
- Bénéficier d’une infrastructure non saturée pour ses approvisionnements
- Développer le trafic de conteneurs à l’intérieur des terres, réduisant ainsi les nécessités de reconditionnement / réexpédition aux abords du port de Marseille-Fos et les coûts associés.
- Desservir les territoires de l’hinterland, en offrant des alternatives multimodales aux grandes agglomérations au réseau routier saturé que sont Arles, Avignon, Vienne, Lyon, Villefranche-sur-Saône, Mâcon et Chalon-sur-Saône.
Du grand port fluvio-maritime de Marseille jusqu’en Bourgogne-Franche-Comté, l’axe fluvial et portuaire Rhône-Saône ouvre une alternative au transport routier.
Le chiffre à retenir : chaque bateau de 4 500 tonnes permet de remplacer 220 camions de 20 tonnes.
« Ôrizon 2035 » un projet ambitieux aux enjeux logistiques et politiques
Qui est responsable du développement de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône ?
Le développement de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône mobilise différents acteurs sur différentes portions de l’axe logistique.
Le schéma d’axe fluvial Rhône-Saône a été élaboré par CNR (concessionnaire du fleuve Rhône, avec 330km de voie navigable) et VNF (Voies navigables de France, opérateur national promouvant une logistique fluviale durable).
SNCF Réseau participe également au projet de développement du transport multimodal dans le bassin Rhône-Saône. CNR, SNCF Réseau et VNF sont tous les trois membres de Medlink ports, l’agence chargée de développer l’offre multimodale des plateformes portuaires sur l’axe Rhône-Saône. Le rôle de cette agence de développement territorial est de relier le réseau fluvial au réseau ferroviaire, tout en tenant compte des spécificités des territoires traversés et de leurs filières locales.
Le Conseil de coordination interportuaire et logistique (CCIL) de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône inclut le CNR, VNF ainsi que les préfets des régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes. Ensemble, les régions maritimes et les concessionnaires du Rhône et de la Saône souhaitent construire un grand port fluvio-maritime en mettant en place une infrastructure harmonisée pour toutes les marchandises vers et à destination de Marseille (Fos-sur-Mer), de Sète et de Toulon.
4 mesures au service de l’offre de transport multimodale
Relier la mer à la terre par le fleuve est l’un des grands enjeux de développement du territoire français.
Ainsi, le Président de La République Emmanuel Macron et le CCIL ont annoncé 4 décisions :
- Mettre en œuvre la non-discrimination des coûts de manutention ou THC (Terminal Handling Charges) pour favoriser le fret multimodal. En effet, aujourd’hui, les conteneurs déchargés à Marseille-Fos sont impactés par un surcoût de manutention qui représente environ 10% du coût de transport global. Les marchandises chargées sur le réseau ferroviaire ou sur une barge de transport fluvial devraient donc voir leurs coûts de transbordement réduits.
- Mettre en place une « Liaison fluviale expresse » en ouvrant de nouvelles escales sur l’axe et en augmentant la flotte fluviale.
- Faciliter les procédures douanières pour faciliter le report modal, fluidifier le transit des marchandises et assurer un très haut niveau de sécurité.
- Implanter de nouvelles zones industrielles et logistiques aux abords de ce nouvel ensemble fluvio-maritime et ferroviaire.
Réseau fluvial + Réseau ferroviaire Rhône-Saône, l’interconnexion du réseau de transport au service de la chaîne logistique européenne
En parallèle, le réseau ferroviaire Rhône-Saône ouvre ses 3 grands sites de tri de wagon, ses 60 trains quotidiens et ses 1 000km de voie au report modal grâce à des ports multimodaux interconnectés. Cette combinaison entre le réseau fluvial et ferroviaire permet de desservir l’Italie ainsi que les grands bassins industriels français et européens en moins de 24h.
Quels chantiers jusqu’à 2035 ?
De nouveaux chantiers devraient démarrer prochainement pour construire des appontements, des quais CNR et fluidifier le chargement/déchargement des marchandises sur la voie d’eau et la voie ferrée.
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