Nous sommes ravis de vous présenter notre interview exclusive avec Amandine Dorange, une femme d’exception qui a su s’imposer dans un environnement principalement dominé par les hommes. En tant que Chargée de réception dans l’un des entrepôts de Centrimex, à Grand-Couronne, près du port de Rouen, en France, Amandine a démontré qu’il n’y a pas de barrières de genre dans le monde de la logistique et du transport international.
Cette interview vise à mettre en lumière l’importance du rôle des femmes dans ce secteur et à montrer comment elles peuvent s’épanouir et réussir dans un domaine historiquement masculin. Amandine est un exemple vivant de cette transition progressive. Vous découvrirez à travers son parcours comment le paysage du secteur de la logistique évolue, s’ouvrant de plus en plus aux femmes à mesure que les mentalités changent.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours qui vous a amené à travailler dans le secteur de la logistique et du transport international ?
J’ai su en 4e que je voulais faire de la logistique. J’ai eu la chance de très vite savoir ce que je voulais faire, car mon papa, qui est plombier, me parlait régulièrement de son activité. Il a un magasinier qui gère la logistique, et à chaque fois qu’il m’en parlait je me disais: “Tiens ça correspond à mon caractère, et à ma façon d’être donc, pourquoi pas essayer ?”. J’ai donc fait mon stage de 3e dans un entrepôt et ça m’a confortée dans l’idée de me lancer dans cette voie. J’ai poursuivi avec un DUT Gestion Logistique et Transport à Alençon, et j’ai trouvé ma voie assez facilement.
Comment avez-vous réussi à vous faire une place dans ce milieu très masculin ?
J’ai toujours eu plus de facilités dans un environnement masculin. Toute petite je faisais du rugby… ! Donc ça m’est venu en partie naturellement, et il a bien entendu fallu que je fasse mes preuves, aussi bien à mon poste, comme tout autre collègue masculin, mais également en tant que femme, afin de prouver que mon genre n’était pas un problème à la réalisation des missions.
Quels ont été vos défis en tant que femme dans ce secteur et comment avez-vous réussi à les surmonter?
Le comportement de l’ancienne génération est parfois challengeant. J’ai déjà eu des remarques telles que : “Qu’est-ce que ça fait une femme dans l’entrepôt ? Tu devrais être en talons !”. Parfois, certains hommes ne vont pas te prendre au sérieux en entrepôt car tu es une femme… Alors c’est frustrant, mais on fait avec, la seule réponse à apporter c’est de leur prouver ce que tu vaux et qui tu es. J’ai mon CACES comme tous mes collègues masculins, donc je fais mon travail et je montre que je suis tout autant capable en étant une femme. Heureusement mes collègues chez Centrimex sont tous super et personne ne me fait me sentir inférieure ou pas à ma place ! Bien au contraire.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans ce secteur?
Ne pas écouter les personnes qui essaieraient de vous décourager ! Surtout si c’est sur la base de l’argument que vous êtes une femme ! Foncez, montrez qui vous êtes et de quoi vous êtes capable. Vous avez autant le droit que n’importe qui de faire ce que vous aimez.
Pouvez-vous nous partager une expérience ou un moment qui vous a marqué durant votre parcours dans ce secteur?
Oui ! (Rires) Lorsque notre Directrice d’agence a pris ses fonctions, elle est venue visiter l’entrepôt. Dès qu’elle m’a vue, elle s’est exclamée “Wahou ! Une femme dans l’entrepôt! Génial !!” et elle m’a prise en photo alors que j’étais sur le chariot.
Ca va faire 6 ans que je suis là. Au début les chauffeurs me regardaient d’un air surpris, étonnés de voir une femme dans ce milieu. Maintenant je vois qu’il y a de plus en plus de chauffeurs femmes ! Et les chauffeurs masculins ne sont plus choqués de me voir. Alors si en 6 ans j’ai pu voir un changement s’opérer, qu’est ce que ça va etre plus tard ! J’ai bon espoir que ça devienne une normalité, je pense que c’est déjà en train de le devenir…
Comment l’entreprise vous a-t-elle soutenu dans votre parcours?
Je suis entrée chez Centrimex en stage de fin d’études. Ca devait s’arrêter là, et finalement, l’un de mes collègues de l’entrepôt a insisté auprès du management pour qu’on me laisse ma chance en CDD. On m’a fait passer mes CACES, je me suis donnée à fond et j’ai montré que j’étais passionnée et faite pour ça.
Quelles sont vos aspirations pour l’avenir dans ce secteur?
La normalisation de la place des femmes. Comme évoqué tout à l’heure, rien qu’au niveau des chauffeurs poids lourds, je constate déjà une évolution. Avant on pouvait voir une ou maximum deux conductrices par mois, maintenant c’est au moins deux ou trois par jour.
Quelles actions concrètes pourraient être mises en place pour encourager plus de femmes à rejoindre ce secteur?
Déjà ce que vous faites c’est bien ! Vous permettez de mettre en lumière qu’il existe des femmes dans ce milieu connu pour être masculin, et que nous y avons tout à fait notre place. Après, pour le reste, ça se passe essentiellement au niveau du recrutement je crois, et avec les mentalités qui évoluent peu à peu, les choses commencent à bouger.